Christianisme et réalités chrétiennes

Christianisme et réalités chrétiennes

LES ÉGLISES DE L'APOCALYPSE leur caractère leurs manquements La Lettre à l'Église d'Éphèse Première partie


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LES SEPT ÉGLISES DE L'APOCALYPSE 

 

LA  LETTRE À L'ÉGLISE D'ÉPHÈSE

(PREMIÈRE PARTIE)

 

[Livre de l'Apocalypse Ch. 2 v. 1-7 (version L. Segond 1910)] :

 

(1) " Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or :

(2) Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ; (3) que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t'es point lassé. (4) Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. (5) Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j'ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. (6) Tu as pourtant ceci, c'est que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi. (7) Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu."

 

Je vous propose, maintenant, le même passage pris dans la transcription KUEN ("Parole Vivante") [Livre de l'Apocalypse Chapitre 2 versets 1 à 7] :

(1) " Écris au messager de l'Église d'Éphèse :

Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite et qui vit au milieu des sept chandeliers d'or parle ainsi :

(2) Je sais parfaitement tout ce que tu as fait. Je connais ta conduite et tes œuvres, tes travaux, ta peine et ton endurance. Je n'ignore ni tes fatigues ni la patience dont tu fais preuve. Je sais aussi que tu ne peux souffrir les agissements des méchants ; tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être et tu les a convaincus de mensonge ; tu as démasqué leur imposture. (3) Tu as prouvé que tu savais supporter bien des souffrances et porter bien des fardeaux à cause de moi. Tu ne t'es ni découragée ni lassée.

(4) J'ai cependant un grief contre toi : tu as abandonné ton premier amour, tu ne m'aimes plus comme au début ; votre amour des uns pour les autres s'est relâché. (5) Allons ! Rappelle-toi de quelle hauteur tu es tombée ! Rentre en toi-même, change d'attitude et vis de nouveau comme au commencement : reprends ta conduite première, retourne à tes œuvres originelles ["comme était l'ardeur de ta vie chrétienne au début"]. Si tu ne changes pas, j'agirai : je viendrai et j'ôterai ton chandelier de sa place actuelle, à moins que tu ne rentres en toi-même et que tu ne changes. (6) Une chose, cependant, parle en ta faveur : tu flétris les agissements des Nicolaïtes et tu les détestes comme moi.

(7) Que celui qui est capable d'écouter prête attention à ce que l'Esprit dit aux Églises. Au vainqueur, je donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie placé dans le paradis de Dieu."

 

ÉPHÈSE :

La ville d'Éphèse [aujourd'hui Efès, en Turquie], située dans les terres, à environ 5 kilomètres de la mer Égée, fut fondée vers l'an 1000 avant Jésus-Christ.

Éphèse (qui signifie "désirable") devait sa prospérité à son commerce et à son industrie, surtout l'orfèvrerie, art relatif à la religion païenne, à l'époque, comme les statuettes, les miniatures, avec le culte d'Artémis (ou "Diane", pour les Romains) : [Cf. Livre des Actes des Apôtres Ch. 19 v. 23-29 et suivants], dont le temple était considéré comme l'une des sept merveilles du monde antique. L'embouchure du fleuve Caystre en facilitait l'accès et faisait de cette ville le plus grand port d'Asie Mineure (Turquie actuelle). Mais déjà, du vivant de l'apôtre Paul [milieu du 1er siècle], le port d'Éphèse s'ensablait considérablement [présence de roseaux marins], ce qui provoqua le déclin de la ville, les navires, alors, accostant plutôt à Smyrne, sa voisine.

La ville d'Éphèse, assez fortement peuplée [à l'époque : environ 200 000 habitants = notes A. Kuen ; R. Menpiot], se trouvait au carrefour de quatre grandes voies commerciales, raison pour laquelle on la considérait comme la porte d'entrée de l'Asie. C'était une cité cosmopolite, c'est-à-dire composée d'habitants d'ethnies et de cultures différentes, en raison de la prospérité de cette région dominée par l'influence de la culture grecque [="hellénisme"]. L'hellénisme (la culture grecque) aspirait à l'unité des peuples par la recherche d'une culture philosophique, politique et religieuse communes. [Monsieur KUEN, dans ses commentaires, considère que cette partie du monde antique en était le "haut lieu"]. On peut comprendre, alors, que l'Église allait en devenir la cible en raison de sa mise à part.

L'apôtre Paul y exercera son ministère pendant 3 ans [Actes des Apôtres Ch. 20 v. 31], il y laissera Timothée afin de faire rempart contre les fausses doctrines [Cf. 1ère Épître de Paul à Timothée Ch. 1 v. 3 : source Mr. Menpiot] ; et il y rencontrera les anciens alors qu'il était en route pour Jérusalem [Actes des Apôtres Ch. 20 v. 17-38]. Tychique [2ème Épître de Paul à Timothée Ch. 4 v. 12] et l'apôtre Jean exercèrent eux aussi un ministère dans cette Église. Jean se trouvait à Éphèse lorsqu'il fut arrêté sur l'ordre de l'empereur Domitien et exilé à 80 kilomètres, environ, sur l'île de PÁTMOS [ou PATHMOS] d'où il écrira, dans les circonstances que nous connaissons, le Livre de l'Apocalypse ("Révélation") vers la fin du siècle. L'apôtre sera enfin relâché et finira ses jours dans les débuts du siècle suivant (102-104 ?], selon la tradition.

[John MacArthur ; A. Kuen ; R. Menpiot ; WIKIPEDIA] 

 

Analyse

[1] Livre de l'Apocalypse : Ch. 2 v. 1a : " Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse ".. :

 

Chacune des Sept Lettres de Jésus est adressée à un "ange". Qui est cet ange (ou messager) ?

On pourrait penser qu'il s'agit du responsable (Pasteur ou Ancien). Mais cette hypothèse n'est pas vraiment satisfaisante. En effet, on remarquera que les Lettres de Jésus sont adressées (chaque fois) à une personne unique (un ange). Or, il y avait plusieurs personnes qui dirigeaient et enseignaient l'Église, à l'époque. Et d'ailleurs on constate (par exemple) que l'apôtre Paul qui s'adresse à Tite, son disciple, préconise dans son Épître d'envoyer plusieurs anciens pour diriger une Assemblée : [Épître de Paul à Tite Ch. 1er v. 5] : " Je t'ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville," .. .

-- De même Paul, lors de son passage dans la région d'Éphèse, envoie chercher l'ensemble des responsables de l'Église d'Éphèse : l'assemblée des anciens, la collégialité : [Actes des Apôtres Ch. 20 v. 17 et suivants] :

" Cependant, de Milet, Paul envoya chercher à Éphèse les anciens de l'Église."

-- Il y a aussi la 1ère Lettre de Paul à Timothée au Ch. 5 v. 17-18, dans laquelle l'apôtre donne des consignes au sujet de l'enseignement délivré par les anciens dans l'Église.

-- Lire aussi dans le Livre des Actes des Apôtres au Ch. 14 v. 23, ainsi que dans la 1ère Épître de Pierre Ch. 5 v. 1-3 ; etc. .. 

À l'époque, les anciens étaient appelés aussi évêques, ou "surveillants" [allusion au serviteur chargé de veiller sur la bonne doctrine].

 

En tout cas, certains chercheurs ne partagent pas cette interprétation, et notamment Robert Menpiot qui relève plusieurs observations. Parmi celles-ci, retenons-en trois : Elles sont tirées de ce que l'on appelle : "La Règle de l'Unité d'un Livre". Cette règle reconnue, selon lui, en tant que règle d'interprétation, nous apprend que l'écrivain sacré, Jean, rédacteur, ici, du Livre de l'Apocalypse, n'a pas pu donner deux sens différents pour la signification d'un même mot : "ange", dans le même Livre. Et, comme, dans ce Livre, les anges sont nettement désignés comme étant au service de Dieu, exécutant, pour certains, les sentences Divines, il ne peut s'agir que :

-- soit des anges qui seraient tutélaires, c'est-à-dire ayant la responsabilité de veiller chacun sur une Église (des "anges gardiens", en quelque sorte = dixit Robert Menpiot). Ils seraient les destinataires des ordres que l'Église aurait reçus du Seigneur, et dans ce cas, ces "anges" gardiens, responsables, auraient été les dépositaires d'un message du Seigneur :

" Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange [gardien ?] pour vous attester ces choses dans les Églises." ; mais alors Jean n'aurait été simplement que le possesseur d'un "double" des Lettres, selon cette interprétation. Pourtant il est clair, en ce qui concerne ce Livre, que Jean en a reçu personnellement la Révélation [Livre de l'Apocalypse Chapitre 1er verset 11] : .. " Ce que tu VOIS, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises, à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée." 

-- soit encore, des Frères en la foi, envoyés dans les Églises, et accomplissant chacun le rôle de messager, chargé de porter chaque Lettre aux Églises, ce qui ne contredit pas le texte, selon Monsieur Menpiot [voir la version "Parole Vivante" de ange = messager] :

Dans l'Épître aux Philippiens au Chapitre 4 et au verset 18, on voit l'envoyé d'une Église, en l'occurrence, ici, Épaphrodite, apporter des biens en provenance de l'Église de la ville de Philippes à l'apôtre Paul. Dans l'Épître aux Colossiens Ch. 1er v. 7, un collaborateur de Paul : Épaphras, est envoyé par ce dernier pour transmettre des instructions aux fidèles de l'Église de Colosses [voir aussi dans la même Épître au Ch. 1er v. 16-17]. Bien que ce moyen soit couramment pratiqué à l'époque, cela s'avérait moins facile pour Jean car il était retenu prisonnier dans l'île de Pátmos, mais on peut penser, cependant, qu'il ait pu recevoir des visites.

-- Enfin Monsieur Menpiot, très scrupuleux en ce qui concerne le respect des Écritures, privilégie, ici plutôt, le recours à un ministère d'ange en tant que messager, soit humain, appelé "angelos" [voir 2ème hypothèse], soit un messager céleste (par ministère d'ange).

Et c'est cette version que retient Robert Menpiot.

Il va de soi, à titre d'avertissement, qu'il n'est pas du tout fait allusion, dans ces lignes, à un "Culte des anges", mais seulement à des ministères d'anges au service de Dieu [Livre des Psaumes Ch. 104 v. 4] :

" Il fait des vents ses messagers,

Des flammes de feu ses serviteurs." [version SEGOND 1910].

" Il fait ses anges des esprits, et ses serviteurs des flammes de feu." [version DARBY].

 

La déclaration de Jésus aux Églises :

Si on fait partie de l'Église, nous sommes membres du Corps de Christ [Épître aux Romains Chapitre 12], sous le bénéfice de Sa Grâce, et de Ses dons ["Charismes"] par les manifestations ["Phanerosis"] du Saint-Esprit [1ère Épître aux Corinthiens Chapitre 12]. Par conséquent, nous comprenons que Christ est maintenant dans un autre Ministère, [suivant la Lettre (ou Épitre) aux Éphésiens Ch. 1er v. 22] :

" Il a tout mis sous ses pieds {à Christ}, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église." [version Segond 1910].

 

CHRIST EST LE CHEF DE L'ÉGLISE ET AGIT EN ELLE, ET PAR ELLE.

 

(Fin de la première partie)



02/06/2024
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