Christianisme et réalités chrétiennes

Christianisme et réalités chrétiennes

LES ÉGLISES de L'APOCALYPSE leurs caractère leurs manquements. L'ÉGLISE DE LAODICÉE Première partie

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LES LETTRES de JÉSUS aux ÉGLISES

 

LA LETTRE À L'ÉGLISE DE LAODICÉE

 

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[Livre de l'Apocalypse Ch. 3 v. 14-22 ; version L. Segond 1910] : 

 

(14) " Écris à l'ange de l'Église de Laodicée : Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu :

(15) Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! (16) Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. (17) Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, (18) je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. (19) Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. (20) Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.

(21) Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.

(22) Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises ! "

 

 

LA VILLE DE LAODICÉE et son ÉGLISE

Construite vers 250 avant J-C par Antiochos II, roi de Syrie, de la dynastie des 'Séleucides' |voir Note : (a)|, au confluent de la rivière Lycus et du fleuve Méandre (aujourd'hui Menderes), long de 500 kilomètres et se jetant dans la mer Égée, LAODICÉE, qui doit son nom à la première épouse de ce souverain, Laodice, se trouvait à 65 km au sud-est de Philadelphie ("voir à cette Église"), d'après une note de Monsieur Alfred KUEN.

LAODICÉE {son nom signifie "peuple qui dirige" ou "volonté du peuple" ou encore "jugement du peuple" (sources : Christian Ohlott et Mario Massicote)} était un centre administratif et bancaire important, ses deux autres activités principales étant la laine et la médecine. Elle commandait, notamment, la route de l'Orient qui, à travers la Phrygie, conduisait jusqu'en Chine via {en passant par} le Pendjab {'région du sous-continent indien divisée entre le Pakistan et l'Inde' = WIKIPÉDIA}. Horace, le poète latin, en fait la représentante du commerce avec l'Orient, et le célèbre Cicéron {homme politique de Rome} y a encaissé des lettres de crédit, lorsqu'il entreprit son voyage vers l'Est (selon A. Kuen).

Elle n'a point été épargnée par le violent tremblement de terre de l'an 17 après J-C qui frappa la région, dont Sardes et Philadelphie furent également les victimes, ainsi qu'un autre en 60. Mais elle fut en mesure, grâce à ses propres richesses, de subvenir elle-même aux besoins de sa reconstruction.

LAODICÉE était aussi connue pour la fabrication de ses onguents et collyres.

Enfin, ne disposant pas de sources conséquentes, cette cité, aujourd'hui disparue, était contrainte de "faire venir" son eau potable par un aqueduc long de 10 kilomètres environ, et dont quelques restes subsistent aujourd'hui, en provenance de la ville de Hiérapolis (Cf. carte ci-dessus).

 

L'Église de LAODICÉE fut, avec celles de COLOSSES et de HIÉRAPOLIS, ses voisines, probablement fondée par un collaborateur de l'apôtre Paul, Épaphras [Cf. Épître aux Colossiens Ch. 1er v. 6-8 ; Ch. 4 v. 12-13]. Paul, selon la tradition, y aurait rédigé la [1ère Lettre {ou Épître} à Timothée]. D'autre part, nous relevons que, dans les Salutations qu'il adresse aux Chrétiens de Colosses, l'apôtre fait mention {"parle"} d'une Lettre qui provient de l'Église de LAODICÉE :

[Épître de Paul aux Colossiens Ch. 4 v. 16 : .." Lorsque cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu'elle soit aussi lue dans l'Église des Laodicéens, et que vous lisiez à votre tour celle qui vous arrivera de Laodicée."]. Vraisemblablement destinée aux "Éphésiens", cette Épître était, en fait, une circulaire adressée aux différentes Églises de l'Asie.

(Source A. KUEN : 'Les Lettres de Paul' pages 204-209).

 

Archippe (qui serait le fils de Philémon et de Apphia [Épître de Paul à Philémon v. 1 et 2 : " Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et le frère Timothée, à Philémon, notre bien-aimé et notre compagnon d'œuvre, (2) à la sœur Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l'Église qui est dans ta maison : "..], d'après une note de Mr. John MacArthur basée sur la formulation du verset 2), aurait exercé un ministère dans l'Église de LAODICÉE [Cf. (voir) Épître aux Colossiens Ch. 4 v. 16-17].

 

Par ailleurs, la ville de LAODICÉE comptait parmi ses habitants une importante colonie Juive (environ 20 à 30 000 personnes) et était influencée par la culture grecque (hellénisme). On peut alors penser que l'Église ait pu subir, tout comme celles de Colosses et de Hiérapolis, les assauts du légalisme judaïque ainsi que les influences du "pré gnosticisme" {annonçant ce mouvement hérétique |voir Note : (b)|}.

 

Notes (a) et (b) :

 

(a) La dynastie des 'Séleucides' fut fondée par Séleucos 1er, général macédonien, et lieutenant d'Alexandre le Grand.

Avec ses collègues (les autres généraux) il se partagea l'empire d'Alexandre, à la mort de ce dernier, en 323 avant J-C. Par la suite, Séleucos 1er reconstituera l'empire Alexandrin, à l'exception de l'Égypte et de la Grèce (305 av. J-C).

Le royaume des 'Séleucides' (dont Antiochos II, fondateur de LAODICÉE est un descendant = voir plus haut) s'étendait, alors, depuis le fleuve Indus, situé dans l'actuel Pakistan (à l'Ouest de l'Inde), jusqu'à la mer Méditerranée ; pour ne devenir, ensuite, que le royaume de Syrie.

Plus tard, Antiochos IV Épiphane, roi de Syrie de 175 à 164 av. J-C envahira la Judée, commettant exactions et atrocités, ce qui provoquera la révolte des [Macchabées ; période intertestamentaire]. Ce dernier est, dans le [Livre de Daniel Ch. 11 v. 21-45], dépeint comme un 'type' de l'Antichrist.

 

(b) Voir 'Étude sur la Lettre à l'Église de Pergame (2ème partie)'. Pour ce mouvement hérétique, on peut consulter l'ouvrage : "Précis d'histoire de l'Église" de J.M. Nicole. Éditions Institut Biblique de Nogent 1972 ; pages 27-28.

 

(1) [Apocalypse Ch. 3 v. 14a] : " Écris à l'ange de l'Église de Laodicée : Voici ce que dit l'Amen,".. :

 

Comme nous l'avons évoqué à propos de 'l'Étude sur la Lettre à l'Église de Pergame (1ère partie) : commentaire sur [Livre de l'Apocalypse Ch. 2 v. 12]', Christ se présente à chacune des Églises sous un aspect différent et particulier, en relation avec le message qu'Il désire leur adresser. Ici, pour une Église "tiède", indécise et peu incline à {"qui ne veut pas"} Lui ouvrir son cœur, Jésus affirme avec autorité : "Je suis l'Amen".

Dans la Parole de Dieu, "Amen", qui signifie en Hébreu : "Il en est ainsi" ou "qu'Il en soit ainsi" ou "Certainement !" {de la même racine que 'fiable', 'assuré', 'établi' (sources C. Ohlott ; 'PasteurWeb.org')}, ponctue différentes expressions Bibliques, par exemple :

  • L'approbation, ou l'accord avec ce qui a été dit : Cf. [1er Livre des Rois Ch. 1 v. 36 : " Benaja, fils de Jehojada, répondit au roi {David} : Amen ! Ainsi dise l'Éternel, le Dieu de mon seigneur le roi ! "] ; [Livre de Néhémie Ch. 8 v. 6 : " Esdras bénit l'Éternel, le grand Dieu, et tout le peuple répondit, en levant les mains : Amen ! amen ! Et ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant l'Éternel, le visage contre terre."] (version Bible Louis Segond 1910) ; [1er Livre des Chroniques Ch. 16 v. 36 ; Livre de l'Apocalypse Ch. 22 v. 20 ..].
  • L'engagement : Cf. [Livre de Néhémie Ch. 5 v. 13 : " Et je secouai mon manteau, en disant : Que Dieu secoue de la même manière hors de sa maison et de ses biens tout homme qui n'aura point tenu parole, et qu'ainsi cet homme soit secoué et laissé à vide ! Toute l'assemblée dit : Amen ! On célébra l'Éternel. Et le peuple tint parole."]. (version L. Segond) ; [Livre du Deutéronome Ch. 27 v. 14-26] : dans ce passage, il sera adressé par les Lévites (sur l'ordre de l'Éternel à Moïse) douze prescriptions au peuple de Dieu, assorties de malédictions en cas de désobéissance ; et le peuple ponctuera autant de fois [versets 14 à 26] ce qui lui est enjoint {demandé}, par un "AMEN", marquant ainsi son engagement. [(Cf. au verset 26) : " Maudit soit celui qui n'accomplit point les paroles de cette loi, et ne les met point en pratique ! Et tout le peuple dira : Amen ! "].
  • "AMEN" peut aussi manifester le serment, l'insistance, l'affirmation, la proclamation : [Cf. (par exemple) Épître aux Galates Ch. 6 v. 18 : " Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! Amen ! "].
  • Le souhait : [Livre du Prophète Jérémie (répondant au 'faux prophète' Hanania) Ch. 28 v. 6a, 7a : " Jérémie, le prophète, dit : Amen ! que l'Éternel fasse ainsi ! "(..) " Seulement écoute cette parole "..(source 'PasteurWeb.org' = "Église de Laodicée")] etc..

 

(1a) .."Voici ce que dit l'Amen,"..

(D'après une observation du Pasteur Robert Menpiot) :

'{Celui qui proclame les oracles en leur donnant (la) force exécutoire : "Dieu dit et la chose arrive, elle ne manque pas de s'accomplir" : [Cf. Livre du Prophète Ésaïe Ch. 65 v. 16 : " Celui qui voudra être béni dans le pays voudra l'être par le Dieu de vérité, et celui qui jurera dans le pays jurera par le Dieu de vérité ; car les anciennes souffrances seront oubliées, elles seront cachées à mes yeux."]}.'

 

(2) [Apocalypse Ch. 3 v. 14b .." le témoin fidèle et véritable,".. :

 

(2a) Christ est le Témoin fidèle. Dieu est Fidèle. Il s'agit de l'un de ses principaux attributs, caractères {voir aussi : 'Étude sur la Lettre à l'Église de Philadelphie' : [Ch. 3 v. 7b § (1)]}. La Fidélité de Dieu est exaltée dans de nombreux passages de l'Écriture :

[Livre des Psaumes Ch. 89 v. 6, 34 ; Ch. 92 v. 3] ; [Livre du Prophète Ésaïe Ch. 25 v. 1 ; Ch. 49 v. 7] ; [Livre des Lamentations de Jérémie Ch. 3 v. 23]..

 

- Sa Fidélité assure la continuité et le prolongement de notre foi. Exemples :

[1ère Épître aux Corinthiens Ch. 1er v. 9 : " Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur."].

[1ère Épître aux Thessaloniciens Ch. 5 v. 23-24 : " Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera."].

 

- Elle permet l'accomplissement de Ses Promesses :

[Livre du Prophète Michée Ch. 7 v. 20] :

" Tu témoigneras de la fidélité à Jacob,

De la bonté à Abraham,

Comme tu l'as juré à nos pères aux jours d'autrefois."

et aussi :

[Épître aux Hébreux Ch. 10 v. 23] : " Retenons fermement la profession de 'notre espérance', car celui qui a fait la promesse est fidèle." |voir : Note (c)|.

 

- Retenons aussi que Sa Fidélité nous pousse à faire confiance en notre Créateur en tout, à tout Lui remettre, tout abandonner entre Ses mains :

[1ère Épître de l'apôtre Pierre Ch. 4 v. 19] : " Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien."

 

- Et la Fidélité du Seigneur est éternelle, Il ne change pas :

[Épître aux Hébreux Ch. 13 v. 8] : " Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et éternellement."

 

- Enfin elle demeure, même si nous sommes infidèles :

[2ème Épître {ou Lettre} de Paul à Timothée Ch. 2 v. 11 à 13] : " (11) Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; (12) si nous persévérons, nous règnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous renieras ; (13) si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même." |voir : Note (d)|.

 

Notes (c) et (d) :

 

(c) 'notre espérance' (à propos de [Épître aux Hébreux Ch. 10 v. 23] plus haut) :

d'une note de Monsieur John MacArthur, Pasteur (à propos d'un commentaire sur [l'Épître de Paul aux Romains Ch. 5 v. 2 {voir à ce verset et suivants}]) :

'Contrairement au verbe français "espérer", le terme du Nouveau Testament ne comporte aucune notion d'incertitude ; il renvoie à quelque chose de certain, quoique pas encore réalisé. (...) cette espérance se réalisera car Christ lui-même nous le promet. Sans les promesses claires et certaines de la Parole de Dieu, le croyant n'aurait aucune base pour espérer.' [fin de citation].

 

(d) (à propos de [2ème Épître de Paul à Timothée Ch. 2 v. 12] voir ci-dessus) :

d'une note de Sir Matthew Henry {Concise Bible Commentary} :

'Que les saints qui souffrent se souviennent de Jésus, l'Auteur et le Finisseur de leur foi, qui, pour la joie qui lui était réservée, a enduré la croix, méprisé la honte, et est maintenant assis à la droite du trône de Dieu. Nous ne devons pas penser qu'il est étrange que les meilleurs hommes soient traités de la pire façon ; mais il est encourageant de voir que la parole de Dieu n'est pas liée. Nous voyons ici la cause réelle et véritable de la souffrance de l'apôtre dans, ou pour, l'amour de l'Évangile. Si nous sommes morts à ce monde, à ses plaisirs, ses profits et ses honneurs, nous serons pour toujours avec Christ dans un monde meilleur. Il est fidèle à ses menaces, et fidèle à ses promesses. Cette vérité assure la condamnation de l'incroyant et le salut du croyant.' [fin de citation].

[v. 12] : "si nous le renions" :

'Dans le cas de l'apostasie'.

 

(2b) Ensuite Christ est Véritable {voir commentaire sur 'l'Étude sur la Lettre à l'Église de Philadelphie' § (1) [Ch. 3 v. 7b]} :

[Évangile de Jean Ch. 14 v. 6 : " Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi."].

Dans le [Livre du Prophète Ésaïe Ch. 65 v. 16a] {voir ci-dessus commentaire (1a)} il est parlé du 'Dieu de vérité' (temps messianiques) : " Celui qui voudra être béni dans le pays voudra l'être par le Dieu de vérité, et celui qui jurera dans le pays jurera par le Dieu de vérité ; ".. .Relevons à propos de ce verset une remarque de John MacArthur : "Dieu de vérité : littéralement, 'Dieu de l'Amen', expression désignant le vrai Dieu, celui qui honorera les promesses faites à Israël et se justifiera ainsi aux yeux de tous les peuples (..)" [fin de citation].

 

(3) [Apocalypse Ch. 3 v. 14c] .." le commencement (ou le principe) de la création de Dieu : " :

 

Considérons le début de l'Évangile de Jean (Évangile de Jean Ch. 1er v. 1 à 4] :

" (1) Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. (2) Elle était au commencement avec Dieu. (3) Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. (4) En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.".

 

Christ est le commencement {quelquefois traduit par 'principe' |voir Note (e)| dans d'autres versions}, c'est-à-dire le commencement de la création et, comme l'apôtre Paul l'annonce aux habitants d'Athènes [Cf. Livre des Actes des apôtres Ch. 17 v. 28a : .." car en lui (Dieu) nous avons la vie, le mouvement, et l'être."], nous avons tout pleinement en Lui : [Épître aux Colossiens Ch. 2 v. 10].

 

Et d'autre part, comme Monsieur Ohlott l'écrit (en citant [l'Épître aux Colossiens au Ch. 1er v. 15-17, 18]) :

" Le Fils est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.".

Et le [verset (18)] : " Il est la tête du corps de l'Église ; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.".

 

Note (e) :

'principe' {du mot latin "principium"} =  'Cause première' ; 'origine', 'source'. "(Remonter jusqu'au principe de toutes choses)". [Dictionnaire Larousse].

 

NB : Tout au long des versets qui s'adressent à l'Église de Laodicée, nous nous apercevons que le Seigneur Jésus-Christ n'adresse que des reproches à cette Congrégation. Il s'agit de la seule Église (sur les Sept que compte l'étude), où aucune mention élogieuse n'apparaît. Même pour l'Église de Sardes {voir à cette Église}, qui pourtant était en danger de mort spirituelle, le Seigneur mentionne le fait que "Cependant quelques personnes" ne L'ont point abandonné [Cf. Livre de l'Apocalypse Ch. 3 v. 4a]. C'est dire le lamentable état spirituel dans lequel se trouve plongé l'Assemblée de Laodicée qui, loin d'être endormie comme l'était celle de Sardes, manifeste plutôt une suffisance et un orgueil coupables, propres à provoquer sa perte, comme nous allons le constater.

 

(4) [Apocalypse Ch. 3 v. 15] : " Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! " :

 

(4a) "Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant."

Nous l'avons noté dans l'introduction, la ville de Laodicée, qui comptait un assez grand nombre d'habitants, n'avait pas de quoi subvenir suffisamment à ses besoins en eau. Aussi avait-elle recours, pour son alimentation, à un approvisionnement auprès de sa voisine, la ville de Hiérapolis, distante d'environ 10 kilomètres. Cet approvisionnement était rendu possible par un aqueduc souterrain qui acheminait l'indispensable liquide à Laodicée. Cette ville était donc {nous dirions maintenant} en situation de dépendance énergétique. Ce qui la poussait à "composer" avec ses voisines, car elle craignait d'avoir alors son apport d'eau facilement interrompu en cas de conflit.

D'autre part, nous ne relevons pas de persécution ni autres contraintes particulières exercées par les habitants de Laodicée contre les membres de cette Église ; ce qui fait que les chrétiens, dans leur ensemble, vivaient dans ce que l'on pourrait appeler, "une douce indolence", et dans le 'laxisme'. {Dans la Théologie Chrétienne le Laxisme est défini par : "un système selon lequel on peut suivre une opinion du moment qu'elle est un tant soit peu probable." [Définition du Dictionnaire Petit Larousse 2006]}.

Cette façon de penser caractérise la situation dans laquelle se trouve plongée l'Église apostate accueillant, sans trop y regarder, de nombreuses doctrines sans rapport avec l'Évangile de Jésus-Christ tel qu'il a été transmis par les apôtres.

 

(4b) "Puisses-tu être froid ou bouillant !"

Que dit Jésus :

 

- [Évangile de Matthieu Ch. 11 v. 12] : " Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en emparent."

Les 'Laodicéens' {c'est-à-dire les membres de cette Église}, d'après ce que nous pouvons retenir des textes, n'étaient pas des violents, au sens où Jésus en parle, de ceux qui "en veulent", comme l'on dit. Au contraire, ils étaient "tièdes" [Cf. Livre de l'Apocalypse Ch. 3 v. 16], ni froids ni bouillants, ils ne savaient pas ce qu'ils "voulaient" en matière de conviction Chrétienne [Cf. Épître aux Romains Ch. 14 v. 23b].

 

- [Évangile de Marc Ch. 8 v. 38] : " Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et perverse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges." [Cf. Évangile de Luc Ch. 9 v. 26].
La consécration pour Christ ne peut se compromettre avec un quelconque relâchement. Dieu nous a toujours appelés à être entièrement à Lui, sans compromis, et en nous rapprochant toujours plus de Lui ; c'est le zèle [Évangile de Jean Ch. 2 v. 17] : " Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore.".

 

- Et aussi [Matthieu Ch. 12 v. 33a] : " Ou dites que l'arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l'arbre est mauvais et que son fruit est mauvais ; (car on connaît l'arbre par le fruit.)".

Ici, Christ s'adresse aux pharisiens qui le calomnient sciemment {= délibérément} avec une évidente mauvaise foi. Bien sûr, dans ce dernier verset, le contexte n'est pas celui d'une situation où l'on se montre hésitant(e), mais plutôt dans celui d'un rejet ferme. Cependant, le doute, entretenu de façon permanente par la tiédeur finira par produire le rejet, signe d'abandon par le Seigneur et donc de mort spirituelle ou "seconde mort" [Livre de l'Apocalypse Ch. 20 v. 14-15].

 

Et, dans le verset qui suit, Dieu fait la synthèse des griefs {reproches} qu'il a contre l'Église de Laodicée :

 

(5) [Apocalypse Ch. 3 v. 16] : " Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche." :

 

Qu'est-ce que la tiédeur ? : 'Être tiède c'est manquer d'ardeur, de zèle, de ferveur ; être mou'. [Et, d'une façon générale] : "d'une chaleur très atténuée". (définition du Dictionnaire Petit Larousse 2006).

 

Comme l'eau servant à alimenter leur ville, les chrétiens de Laodicée étaient tièdes, et, qualifiés par Jésus comme tels. Quand l'eau est fraîche, elle est précieuse pour se désaltérer. Si, à l'inverse, elle est chaude, voire bouillante, elle peut également être utile pour le corps, par exemple : pour des bains, et même, elle peut receler certaines vertus médicinales, tandis que l'eau tiède l'est bien moins.

Et de même qu'une boisson tiède n'a que peu de goût, la nourriture est bien plus appétissante avec du sel ou autre conditionnement approprié ; et le sel se révèle souvent être un bon conservateur.

 

Cet élément appétissant et conservateur, qu'est le sel, on le retrouve dans l'enseignement primordial des Écritures :

- Dans l'Enseignement de Christ aux disciples au sujet d'avertissements divers :

 

[Évangile de Marc Ch. 9 v. 49-51] : " Car tout homme sera salé de feu. Le sel est une bonne chose ; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres."

Dans une autre ancienne version [TFM Traduction Française de Modèle (Wycliffe)] : " On mettra à l'épreuve {on éprouvera} la foi de tous les gens avec le feu, pour qu'ils aient du sel en eux. Le sel est une bonne chose. Mais si le sel perd son goût, comment le remettrez-vous {que ferez-vous pour le remettre} ? Ayez du sel en vous-mêmes, et ayez la paix {l'affaire froide/calme} parmi vous."

 

- au sujet d'exhortations :

[Évangile de Matthieu Ch. 5 v. 13] : " Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes."

'Le sel devenu fade au goût ne peut, à la rigueur, ne servir qu'à rendre les chemins dépourvus de végétation, ou, maintenant, n'être utile qu'à déneiger ou dégivrer les routes' (soit à être foulé aux pieds par les hommes).

 

- Le sel, on le retrouve aussi dans l'Ancienne Alliance [Ancien Testament] : les offrandes ; les holocaustes etc. :

[Livre du Lévitique Ch. 2 v. 13] : " Tu mettras du sel sur toutes tes offrandes, tu ne laisseras point ton offrande manquer de sel, signe de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu mettras du sel."

 

On constate alors, à divers titres, l'importance que revêt le sel dans la Parole de Dieu.

Voici, à ce sujet, une note de Sir Albert Barnes [Notes on the Whole Bible] : '(À propos de "Vous êtes le sel de la terre") :

'Le sel rend les aliments agréables et savoureux, et les préserve de la putréfaction {"pourriture"}. Ainsi les chrétiens, par leur vie et leurs instructions {c.à.d. = formation chrétienne et enseignement}, doivent préserver le monde d'une corruption morale totale. En faisant descendre la bénédiction de Dieu en réponse à leur prière, et par leur influence et leur exemple, ils sauvent le monde du vice et du crime universels.'

 

NB : Il sera bon de rappeler qu'un commentaire, même s'il provenait du "plus excellent des hommes de Dieu'' ne saurait surpasser l'Enseignement éprouvé des Saintes Écritures (la Parole de Dieu) telles qu'elles nous ont été transmises par les Écrivains sacrés. [2ème Épître de Pierre Ch. 1er v. 19-21], et qui doivent rester l'élément de référence Biblique dont tout commentaire sera inspiré.

Il importe donc, après avoir pris connaissance du travail ou commentaire en question, de consulter les Écritures. C'est là, la démarche que tout enfant de Dieu (Croyant) se doit d'avoir [Cf. Livre des Actes des apôtres Ch. 17 v. 11-12]. Par ailleurs, il peut être utile, si on le jugera nécessaire, de consulter l'avis d'un homme de Dieu plus expérimenté (Pasteur, Ancien).

 

Ainsi les Chrétiens de Laodicée, par leur tiédeur, "manquaient de sel", ils n'étaient pas fervents d'esprit :

[Épître aux Romains Ch. 12 v. 11] : " Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur."

Si nous ne servons pas le Seigneur, nous sommes donc des serviteurs inutiles. Si Dieu nous a appelés à Lui, c'est pour que nous Le servions, sur terre :

[Livre de Josué Ch. 24 v. 15] : " Et si vous ne trouvez pas bon de servir l'Éternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir, ou les dieux que servaient vos pères au delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel."

Voir aussi à ce sujet : [Livre du Deutéronome Ch. 10 v. 12-13] ; [Livre de Josué Ch. 22 v. 5] ; [Livre du Prophète Malachie Ch. 3 v. 18] ; [Évangile de Matthieu Ch. 4 v. 10] ; [Épître aux Colossiens Ch. 3 v. 23-24].

" Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai,".. [Épître aux Thessaloniciens Ch. 1 v. 9 ; version L. Segond 1910].

 

L'idole des "Laodicéens" ?

[Évangile de Matthieu Ch. 6 v. 24] : " Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre ; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon."

*(Mamon = {richesses}, mot araméen pour richesses [Mat. 6:24 ; Luc  16:11, 13] : il s'agit de la définition de ce terme, donné par "Le Petit Dictionnaire Biblique de Merrill C. Tenney [Rédacteur en Chef]. Éditions VIDA").

Nous avons déjà évoqué l'obstacle que peut représenter pour un Chrétien la poursuite des richesses. [Cf. Étude sur les Églises de l'Apocalypse. Caractères et manquements Prologue 1].

 

Ce qui nous conduit au verset suivant :

 

(6) [Apocalypse Ch. 3 v. 17] : " Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu,"..

 

(6a) .."je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien,"..

Voici une note de M. Alfred KUEN [historien et auteur de commentaires sur la Bible] :

 

'Cette attitude orgueilleuse reflétait celle des citoyens de Laodicée. C'était une ville riche, grâce à son commerce et à ses industries, une ville de banquiers |voir Note (f)| (...). Certains citoyens de la ville possédaient de grandes fortunes avec lesquelles ils contribuaient au bien public. Au 1er siècle avant J-C, un certain Hiéro a offert 2000 talents |voir Note (g)| à la ville et l'a embellie d'œuvres d'art.

Strabon {géographe Grec} dit "que la fertilité de la contrée et la prospérité de certains de ses citoyens en font une grande ville malgré sa petitesse et le siège que Mithridate* |voir Note (h)| lui a fait subir" (12.8.16). D'autres bienfaiteurs publics sont cités dans les archives ou représentés sur des monnaies (Zeno et son fils Polemo : la famille des Zénonides qui devint la plus riche d'Asie Mineure, Julius Andronicus..).

Laodicée subit aussi les contrecoups des tremblements de terre des années 17 et 60, mais elle répara ses ruines sans aide extérieure {voir Introduction de cette étude}. Sous Néron, elle refusa même l'aide impériale. L'historien Tacite dit : "Laodicée se releva de ses ruines par ses propres ressources et sans aide de notre part" [Cf. (voir) C.J. Hemer, 'Letters of the Seven Churches in Asia' : ISOT Press Sheffield, 1986. page 195].

La fière assertion {'déclaration affirmative'} : "par nos propres forces" ('ek ton idiôn') se trouve plusieurs fois dans les inscriptions gravées sur les édifices reconstruits. Un vaste amphithéâtre de quelques 300 mètres de long, semi-circulaire aux deux extrémités, avec des sièges tout autour, a été construit en l'année 70 par un certain Nicostratus qui l'a édifié "ek ton idiôn". La même phrase ou son équivalent se retrouve sur d'autres édifices de la même période.'

 

Notes (f) ; (g) ; (h) :

 

(f) voir introduction : La ville de Laodicée et son Église.

 

(g) 2000 talents représenteraient environ plus de 10 000 000 deniers, puisque un talent équivalait à 6 000 drachmes (antiques) et que la drachme approchait celle du denier {à noter que la drachme est une monnaie grecque et le denier était une monnaie romaine). Or la somme de 1 denier équivalait, à l'époque, à une journée de salaire d'un ouvrier. [Cf. Étude sur la Lettre de Jésus à l'Église de Thyatire Ch. 2 v. 19-20 § (4c)].

 

(h) Mithridate* VI [6] Eupator le Grand, (132 - 63 avant J-C), roi du Pont {Nord-Est de l'Asie Mineure}, que l'invasion romaine "dérangeait". Il lutta contre la domination romaine en Asie. Ses trois guerres (de 88 à 66 av. J-C) se terminèrent par des échecs. [Dictionnaire Petit Larousse].

 

FIN de la PREMIÈRE PARTIE de L'ÉTUDE SUR L'ÉGLISE DE LAODICÉE



25/02/2025
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