Christianisme et réalités chrétiennes

Christianisme et réalités chrétiennes

LES ÉGLISES DE L'APOCALYPSE leur caractère leurs manquements La Lettre à L'Église de Pergame Seconde partie

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LES ÉGLISES DE L'APOCALYPSE

 

LA LETTRE DE JÉSUS À L'ÉGLISE DE PERGAME

(Seconde partie)

 

 

(4) [Apoc. Ch. 2 v. 14] : " Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d'achoppement devant les fils d'Israël, pour qu'ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu'ils se livrassent à l'impudicité."

 

"La doctrine de Balaam" :

Balaam [Livre des Nombres : Chapitres 22 à 25] était un mage de l'Orient, contemporain de Moïse, qui pratiquait la divination et les "enchantements" [Livre des Nombres Ch. 24 v. 1]. Ce "prophète" fut invité par Balak, roi de Moab, à venir maudire les enfants d'Israël qui étaient nombreux et proches de son territoire, car Balak avait peur de ce peuple. Mais Dieu ne le permit pas ; à la suite de quoi Balaam conseilla à Balak d'envoyer auprès des enfants d'Israël des femmes moabites et madianites [Livre des Nombres Ch. 31 v. 16], afin qu'elles entraînent le peuple à sacrifier à leurs dieux, violant ainsi le premier des Dix Commandements [Livre de l'Exode Ch. 20 v. 3] et à se livrer à la débauche.

Plus tard Balaam tombera sous l'épée d'Israël [Livre des Nombres Ch. 31 v. 8b].

 

Dans l'Épître de Jude, il est question de "l'égarement de Balaam" pour évoquer la dissolution de certains qui pervertissent l'Évangile et la portée de Son Message ; ainsi aux versets 4 et 11 de cette Épître :

" Car il s'est glissé parmi vous certains hommes dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dérèglement, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ." ; " Malheur à eux ! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Koré." [Épître de Jude v. 4, 11 ; version Bible Segond Nlle Édition de Genève 1979].

 

La condamnation des fausses doctrines, dont l'origine est d'inspiration satanique, et cela dès le [Livre de la Genèse Ch. 3 v. 1er], est l'objet de tous les avertissements scripturaires, initiés par le Saint-Esprit [ou émanant du Saint-Esprit], dans l'Évangile. Et cela même, à commencer par le Seigneur Lui-même : " Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs." [Évangile de Matthieu Ch. 7 v. 15].

 

(5) [Apoc. Ch. 2 v. 15] : " Ainsi tu en as, toi aussi, qui retiennent la doctrine des Nicolaïtes ; ce que je hais."  [Bible Martin 1744]

 

Par l'évocation de la "doctrine de Balaam" qui consista, dans le but de le faire tomber, à tendre un piège ["une pierre d'achoppement"] au peuple d'Israël qui fut séduit par des femmes dont les mœurs lui étaient étrangères, et qu'il ne devait pas pratiquer, le Seigneur rappelle à l'Église de Pergame la similitude [la ressemblance] du danger auquel est exposé cette Assemblée, et les risques qu'elle encourt.

 

Qui étaient les 'Nicolaïtes'.

En fait, il s'agit d'une secte soumise à une conduite d'origine démoniaque, ayant pour point de départ le libertinage (d'après l'historien Monsieur A. KUEN). Pour IRÉNÉE [130 ? -- 200 ?] célèbre Père de l'Église et 2ème évêque de Lyon, il s'agirait plutôt d'une secte hérétique.

"NICOLAS", d'où proviendrait le nom de la secte, signifie "dominateur (ou séducteur) des peuples". [source Monsieur Robert MENPIOT].

Si l'on en croit IRÉNÉE, ce serait NICOLAS, prosélyte d'Antioche, l'un des sept diacres désignés dans le [Livre des Actes des Apôtres Ch. 6 v. 5-6] qui, sombrant dans l'hérésie, en aurait été le protagoniste (le point de départ). ["à prendre avec précaution"].

 

Mais cette inconduite, dénoncée par le Seigneur, loin de s'éteindre, va donner naissance (du moins selon certains), en se développant, à l'un des mouvements hérétiques les plus dangereux pour l'Église naissante :

Le gnosticisme ou 'mouvement gnostique religieux', mouvement qui prendra fin vers le VIème (6ème) siècle.

Le gnosticisme [Ce terme est tiré du mot "gnose" qui signifie : connaissance].

 

Il a déjà été fait mention de la secte des 'Nicolaïtes', sous la séduction desquels n'étaient point tombés les fidèles de l'Église d'Éphèse [Cf. ÉTUDE SUR L'ÉGLISE D'ÉPHÈSE 2ème partie = Livre de l'Apocalypse Ch. 2 v. 6]. Mais le 'Gnosticisme', 'ou mouvement gnostique religieux', influencera sensiblement, par sa pensée hellénistique (c'est-à-dire qui provient de la pensée grecque) le christianisme des premiers siècles.

 

Ce serait PHILON D'ALEXANDRIE [20 avant J.C. - 45 après J.C. ?] qui en aurait été le précurseur dans sa tentative de concilier la foi juive d'avec la théorie de PLATON, philosophe grec ancien. Si la pensée de ce philosophe n'a pas vraiment eu d'impact sur la tradition juive rabbinique (judaïsme], par contre le 'néoplatonisme' philosophie qui en est issue ['Hellénisme'] imprégnera sensiblement (malgré tout) certains Pères de l'Église, et non des moindres, dont ORIGÈNE, AMBROISE de MILAN, AUGUSTIN d'HIPPONE (ou SAINT AUGUSTIN) [selon WIKIPEDIA].

{POUR INFORMATION : voir les tensions existant déjà, entre les 'Hellénistes', membres de cette tendance, et le diacre Étienne, son martyre, ainsi que l'opposition créée contre l'apôtre Paul, lors de ses débuts dans la foi chrétienne [Livre des Actes des Apôtres Ch. 6 v. 9 ; Ch. 9 v. 29-30 ; notes John MACARTHUR]}.

 

" Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ."

[Épître de Paul aux Colossiens Ch. 2 v. 8 ; version Segond 1910].

 

 A ) -- Le MOUVEMENT GNOSTIQUE  (Principales tendances) :

Ce mouvement hérétique provoqua des divisions dans l'Église des premiers siècles.

Voici ce qu'en dit le professeur Jules Marcel NICOLE dans son 'Précis d'histoire de l'Église' pages 27-28 [extrait] :

"Le principe fondamental de cette secte consistait à identifier le "bien" avec l'esprit et le "mal" avec la matière [théorie platonicienne]."

Par conséquent, sur le plan de "la morale chrétienne", deux classes se dégageaient :

  • L'une, pour mater "la matière mauvaise" consistait à se livrer à un ascétisme rigoureux.
  • L'autre, considérant que la "matière" importait peu, conduisait à se livrer aux débordements de la chair [secte des 'antinomiens'].

 

B ) -- Les VIANDES SACRIFIÉES AUX IDOLES :

Les Grecs et les Romains adoraient plusieurs faux dieux et croyaient en l'existence de plusieurs esprits mauvais. Ils croyaient que ces esprits mauvais tentaient de s'introduire dans les êtres humains en s'attachant à la nourriture avant qu'elle ne soit consommée ; offrir cette nourriture en sacrifice aux dieux était (pour eux) le seul moyen efficace pour la soustraire au pouvoir des démons (...). Ce qui n'avait pas brûlé sur l'autel était servi lors des fêtes païennes, et les restes étaient ensuite vendus sur le marché. [John MACARTHUR].

 

Mais les 'Nicolaïtes' voulaient entraîner les fidèles à participer aux festins en consommant des aliments offerts en sacrifice aux faux dieux dans les temples d'idoles avec les païens, déformant ainsi la doctrine paulinienne de la liberté chrétienne, et constituant un péché ; pour ensuite s'adonner à la débauche.

Quant à ce qui restait et qui était vendu au marché cela n'aurait pu être considéré comme un péché [Lettre de Paul aux Chrétiens de Corinthe Ch. 10 v. 25 : " Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience ; " ..].

Mais tout n'était pas aussi simple, car les membres de l'Assemblée de Corinthe démontraient, à en juger les deux Épîtres inscrites dans le Canon et, au moins, une autre épître précédente jamais retrouvée, appelée la "Lettre perdue" [d'après 1 Cor. Ch. 5 v. 9 = notes John MACARTHUR ; WIKIPEDIA], une faiblesse quant à la chair assez notable, s'il nous est permis d'en juger.

Car Paul expose plutôt, ici, le risque de pécher que représentaient les viandes sacrifiées aux idoles, en évoquant la responsabilité personnelle qui engageait les fidèles dans la manière avec laquelle ils devaient se comporter avec les plus faibles [exemple : 1ère Épître aux Corinthiens Ch. 8 v. 9 : "Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles." (version LSG)].

 

En effet, après avoir démontré qu'une idole, en soi, n'est rien et que, pour comprendre [ou "connaître"] cette affaire il faut aimer Dieu et, par conséquent, son prochain [1ère Épître aux Corinthiens Ch. 8 v. 1-6], l'apôtre en vient rapidement à mettre en garde les Corinthiens de l'époque (et nous-même, ici, qui bénéficierions, par le Seigneur, d'une meilleure maturité spirituelle) sur ce qui doit être notre comportement à ce sujet [voir 1 Cor. Ch. 8 v. 9 citée précédemment], afin de ne pas être la cause d'une pierre d'achoppement [1ère Épître aux Corinthiens Ch. 8 v. 9-13] :

Notamment voir les versets 9-11, avec un avertissement conséquent aux versets 10 et 11 : " Car, si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées aux idoles ? Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel Christ est mort ! ".

Et l'apôtre Paul de conclure [v. 12-13 : "En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ. (13) C'est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère." (version Louis Segond 1910)].

 

Point n'est besoin d'être fort imaginatif pour comprendre, par cet avertissement, l'impact que peut avoir notre conduite sur autrui, d'une manière générale.

Et si l'apôtre, au chapitre 10 de cette même Épître, se fait plus pressant au sujet de la fréquentation des temples d'idoles en la dénonçant [1ère Épître aux Corinthiens Ch. 10 v. 19-22] (ce qui fera dire à certains que la Lettre n'a peut-être pas été écrite en une seule fois), celle-ci sera rendue interdite aux non Juifs, par une Lettre [Cf. Livre des Actes des Apôtres Ch. 15 v. 22-29] écrite lors du Concile de Jérusalem, présidé par l'apôtre Jacques, le frère du Seigneur [années 52-58].  

 

Ainsi le recours à la protection des plus faibles était acté par cette décision, car beaucoup, ayant des doutes au sujet de la nature des viandes qu'ils consommaient, étaient troublés, souillant leur âme ; en effet : " tout ce qui ne provient pas d'une conviction est péché." [respectivement : 1ère Épître aux Corinthiens Ch. 8 v. 7 (version Segond 1910) ; Épître aux Romains Ch. 14 v. 23 (version Segond 21)].

 

(6) [Apoc. ch. 2 v. 16] : "Repens-toi donc ; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l'épée de ma bouche."

 

Le Seigneur, qui se présente à l'Église comme étant "Celui qui a l'épée aiguë à deux tranchants [Livre de l'Apocalypse Ch. 2 v. 12], est sur le point de prononcer un jugement (voir plus haut : 1ère PARTIE). Il ne s'agira pas d'un jugement collectif, bien que Dieu s'adresse à toute l'Assemblée [Cf. Livre de l'Apocalypse Ch. 2 v. 14], mais un jugement qui ne concerne que certains membres [" Je viendrai à toi (...), et je 'LES' combattrai "..]. Dieu veut extraire ainsi le mal qui sévit parmi son peuple.

 

Le fait que le Seigneur vienne "les combattre avec l'épée de sa bouche" emporte qu'Il va d'abord mettre à jour ce qui est caché au fond des cœurs. [Épître aux Hébreux Ch. 4 v. 12-13 : " Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte."].

Ensuite les apostats seront réservés pour le grand Jugement [voir Épître de Jude v. 11], où il est question, notamment, de "ceux qui se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam", attisant ainsi contre eux la colère du Seigneur [..," car notre Dieu est aussi un feu dévorant." : Épître aux Hébreux Ch. 12 v. 29 ; Cf. Ch. 10 v. 26-27].

 

(7) [Apoc. Ch. 2 v. 17a] : " Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, "..

 

La définition des mots "manne cachée" est différemment rendue par les exégètes.

On retiendra que Christ est "le pain vivant descendu du ciel" [Évangile de Jean Ch. 6 v. 51a, 57b-58] :

(51a) " Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel." (57b-58) ..," ainsi celui qui me mange vivra par moi. (58) C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement."

Jésus fait allusion, ici, à la manne que mangeaient quotidiennement les Israélites dans le désert, mais qui était de la nourriture périssable [Cf. Jean Ch. 6 v. 58].

[Épître de Paul aux Colossiens Ch. 3 v. 2-3 ; version Segond 1910] : " Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu." :

Seul le Chrétien peut recevoir cette manne qui est cachée pour le monde. Ainsi (comme il a été souligné par certains), contrairement aux viandes sacrifiées aux idoles qui mènent à la mort, le pain de vie [Christ] apporte aux vainqueurs la vie éternelle, dès ici-bas et pour l'éternité; et cela est caché aux yeux du monde.

 

(8) [Apoc. Ch. 2 v. 17b] : .." et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit."

 

-- Ici, une allusion aux cailloux que l'on distribuait aux vainqueurs de jeux, aux invités pour les banquets, billets d'entrée pour le théâtre et autres gratifications. Dans l'Antiquité le caillou blanc était aussi employé pour délivrer un acquittement au tribunal, par opposition au noir qui signifiait la condamnation. Et, sur le caillou, était inscrit le nom du bénéficiaire. C'était un laisser-passer. (Notes de Mr A. KUEN).

À partir de là, l'Église pouvait réaliser quelle était la signification du message délivré par le Bon Berger.

 

-- Le "nom nouveau" c'est le nom que l'on reçoit lorsqu'on "est en Christ".

Le nom détermine l'identité de la personne, il peut déterminer aussi le caractère, la fonction, ou encore la destinée, etc. Certains personnages Bibliques eurent leur nom changé par Dieu. (parmi ceux-ci : Abram, qui devint Abraham ; Jacob, qui devint Israël ; Simon, que le Seigneur appela Céphas (Pierre) etc..

 

(8*) {un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit."} :

 

"Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature [ou "création"]. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles." [seconde Épître aux Corinthiens Ch. 5 v. 17].

 

Il en est ainsi de notre nouvelle identité, elle est cachée en Christ. Le 'monde' ne peut nous voir qu'avec les yeux de la chair, de l'apparence. Seul le Seigneur nous connaît de façon intime.

Nous avons dit que le nom exprime l'identité de celui qui le reçoit et, sa nouvelle identité lui tant personnelle, elle ne pourra être connue que par celui qui la reçoit, et que de Celui qui l'a donnée.                                                               



08/11/2024
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